Tous les plaisirs de l’Hôtel Particulier Montmartre
Que se cache-t-il derrière ses rideaux lourds ?
Dans un écrin de verdure en plein Montmartre, l'Hôtel Particulier Montmartre est une adresse dissimulée, prisée des initiés. Ce lieu, aux vagues allures de maison des plaisirs d’autrefois, fait écho à un Paris disparu.
Loin de l’agitation parisienne, l’Hôtel Particulier Montmartre incarne un art de vivre presque oublié. Ancienne demeure de la famille Hermès, cette bâtisse, véritable joyau du Maquis de Montmartre, est devenue le plus petit hôtel de Paris. Et l’adresse confidentielle des amoureux du luxe secret. Considéré par certains comme le Château Marmont français, une nuit dans l’une des chambres embraserait l’esprit de plus d’un.
Maquis(ard) de Montmartre
Si l’on évoque souvent Montmartre pour son effervescence artistique et ses ruelles romantiques, l’Hôtel Particulier Montmartre en révèle un autre visage, plus confidentiel et polisson. Installé au cœur du plus grand jardin hôtelier de Paris, cet établissement suspend le temps et évade ses visiteurs.
À la tête de cette maison d’exception, Oscar Comtet, directeur passionné et enfant du quartier, insuffle une philosophie de préservation du patrimoine et d’engagement écologique. Paysagiste de formation, il accorde une attention particulière à l’entretien des espaces verts, qui cachent des regards les invités de l’Hôtel Particulier.



L’hôtel ne compte que cinq suites, toutes imaginées comme des univers à part entière. Chacune d’elles est un voyage plaisant au nom évocateur. Pour les rejoindre, on emprunte un escalier en colimaçon recouvert de moquette, pour mieux atténuer le bruit des pas de la personne qui vous rejoint. On ouvre alors les portes de Danse Pacifique, aux accents asiatiques. On s’attendrait presque à un boudoir/fumoir d’opium. Grand Tralala et ses tentures rouge carmin, comme le salon cossu de la Madame de la maison. Lazy Leopardesses, tapissée de toutes parts des motifs félins. Jardin sur le Nil, la croisière sur les eaux calmes et chaudes d’Égypte. Enfin, au tout dernier étage, Les Folies du Ciel, dont le nom et la balançoire suffisent à la description. Toutes favorisent l’émulation des sentiments. Rose aux joues garanti. De chacune d’entre elles, on s’attendrait à voir sortir, un peu décoiffée, Belle de Jour. Ou un galant à moustache, pantalon à pinces.
A défaut d’y dormir, il faut y diner accompagné
Le restaurant de l’hôtel propose une cuisine de saison, réalisée à partir de produits frais et locaux. Il détient d’ailleurs le respectable titre de Maître Restaurateur, délivré par l'État français, ainsi que le label Restaurant de Qualité du Collège Culinaire de France.


L’été, on se dispute une place dans le jardin (duellistes s’abstenir, ce n’est plus d’époque). L’hiver, on préfère la chaleur de la cheminée à gaz et le confort des banquettes en velours. L’ambiance est calme, feutrée, naturellement douce et le service poli.
Une fois le repas consommé, on ne peut que conseillé de descendre au bar.
Le Très Particulier : un bar d’initiés
Le Très Particulier est un bar à cocktails confidentiel, aux airs de speakeasy, prisé des amateurs de mixologie. On croirait y croiser Hemingway, Joséphine Baker… Avec sa verrière élégante, son papier peint inspiré des jardins d’Eden et son piano, c’est un retour immédiat au Paris frivole des années folles. Surtout lorsque des live sessions sont prévues.
Chaque cocktail, imaginé par le chef barman, porte un nom inspiré du cinéma : Djobi Djoba, Rhett Butler, Sergent Hartmann ou Rien ne me prédestinait à devenir Geisha…
Si on succombe à l’Hôtel Particulier Montmartre, c’est en partie pour la superbe décoration de Pierre Lacroix, mais surtout pour ce qu’il nous évoque. La réminiscence d’un Paris fougueux, érotique, insouciant, terriblement joyeux. Une oasis de plaisirs.