Sous le souffle de Ferdi, le jazz prend un autre visage
Le saxo comme vous ne l'avez jamais entendu
D’aucuns disent qu’il dépoussière le genre. Mais le jazz n’est ni un bibelot encombrant ni un vieux meuble. Ferdinand Lemoine applique plutôt un nouveau verni, il donne une brillance différente. C’est beau.
Chemins croisés
Ferdi découvre le saxophone à huit ans au conservatoire. "Je suis tombé amoureux tout de suite de la forme, ça brillait". Confesse-t-il. Après dix ans de formation classique, il se tourne vers le jazz, une révélation qui bouleverse son approche musicale. Inscrit au département jazz du Conservatoire de Bruxelles, il s’imprègne de la richesse des jam sessions et découvre des influences variées. En marge de ses études, il se produit dans des hôtels où il joue des grands hits de Beyoncé ou Bruno Mars. Ces reprises contemporaines lui permettent d’acquérir d’autres techniques. Toutefois, il peine à trouver sa voie, ressentant une insatisfaction artistique persistante. C’est en quittant le conservatoire pour s'isoler dans un studio à Bruxelles qu’il commence à développer son univers unique.
La carrière de Ferdi prend un tournant décisif lorsqu’il rencontre le pianiste Sofiane Pamart. Leur collaboration, débutée par une improvisation en studio, aboutit au morceau "Tech01" et scelle une alchimie musicale. "Sofiane a changé toute ma trajectoire. Au-delà de son talent, il a toujours été bienveillant et m’a offert sa lumière." Il jouera un rôle clé dans l’évolution de Ferdi, lui ouvrant de nouvelles perspectives artistiques et renforçant sa quête de démocratisation du saxophone.
La gloire du saxophone
Il conquit les publics du Montreux Jazz Festival et collabore avec l’artiste funk Dabeull pour l’album Romance. Mais c’est avec son premier album solo que Ferdi révèle le plus son talent. Take 01 brouille les frontières. Ferdi cuisine la musique mêlant jazz, indie pop, et influences classiques. Inspiré par Terrace Martin, il réinvente l’image de son instrument, le libérant d’une vision traditionnelle. Au bec ? Un Selmer Mark VI de 1955, véritable légende musicale, produit en France. Si l’album se nomme Take 01, c’est en partie en lien avec le surnom que lui donne Sofiane Pamart : One Take Man. Ça première prise serait toujours la meilleure selon le pianiste.